J’ai teinté dernièrement de la soie avec des galles et de l’écorce de bourdaine. J’adore le rendu de ces teintures sur de la soie, la brillance de celle-ci donnant des teintes métalliques qui se marient merveilleusement ensemble…
I dyed some silks with oak galls and buckthorn alder bark lately. I love these dyes on silk, the sheen of it gives metallic tones which works very well together.
Voici quelques images. Here are a few pictures.
Soie 20/2 et Soie 60/2 (à chaque fois premier bain et deuxième bain). La bourdaine est dosée à 60% et de l’alun est ajouté au bain de teinture (18%).
20/2 and 60/2 silk (First and second bath each time). The buckthorn alder bark is used at 60% and 18% of alum is added to the dyebath.
Et ça c’est une photo pornographique pour les amoureux de soie… 😀 Divers types de soie (maulbère de différentes qualités, tussah et schappe)
And this photo is some porn for silk lovers… 😀 (mulberry silk in different qualities, tussah and schappe silk)
A propos des galles – Concerning galls
Les galles de chêne sont utilisées depuis des siècles en teinture pour obtenir des gris et des noirs en présence de fer. Les galles sont des excroissances se formant sur certains arbres après l’attaque d’un pathogène ou d’un insecte, en quelque sorte une défense du végétal (appelées aussi cécidies en langage naturaliste). Les galles utilisées en teinture (ou en tannage) se forment après la piqure et la ponte d’insectes hyménoptères (Cynips sp.). Ces galles sont riches en tannins qui vont réagir avec le fer dans le bain de teinture.
Oak galls have been used for many centuries to obtain greys and blacks with iron. Galls are formed by a defense mechanism of certain plants to pathogens or insects. The galls used in dyeing (or tanning of leather) form after small wasp-like insects (Cynips sp.) lay their eggs. These galls are rich in tannins that will react with the iron in the dyebath.
Généralement, j’utilise les galles que je peux récolter en automne dans la forêt près de chez moi, lorsque les feuilles de chêne tombent. Je les fais sécher et je peux les utiliser longtemps après. Une autre forme de galles a été beaucoup utilisée dans l’histoire, celle du chêne à galles Quercus infectoria, beaucoup plus dure et réputée très riche en tannins. Elles donnent des nuances différentes et si le beige obtenu avec « mes » galles est intéressant, celui obtenu avec les autres galles ne vaut pas vraiment le coup… Par contre, pour ce qu’on appelle un « engallage » c’est à dire la préparation de certaines fibres, notamment des fibres végétales, à la teinture, ces galles sont très efficaces! Et elles ne modifient pas autant la teinte finale.
I usually use the galls I find in the forest nearby in the Fall, when the oak leaves are falling. I dry them and can use them for a long time afterwards. Another form of galls was widely used throughout history, the galls of the Quercus infectoria oak, which is much harder and is very rich in tannins. They give different shades of grey and while the brown obtained without iron of « my » galls is nice, the use of the other galls without iron is not worth the effort… On the other hand, these kind of galls are very efficient for preparing fibres, especially plant fibres, for dyeing, they don’t change the color as much.
De gauche à droite: gris (tirant sur le violacé) avec des galles de chêne à galles et gris et beige avec mes galles de chêne locales.
From left to right: grey with the gall-oak galls (almost purple) and grey and beige with my local galls.
Teintes différentes sur laine et soie tussah en utilisant les deux types de galles (à gauche les galles de chêne à galle à 4% et à droite mes galles de chêne locales à 10%). Les deux ont été nuancés au fer à raison de 2-3%.
Different shades on some wool and tussah silk using the two types of galls (on the left, the « classical » oak galls 4% and on the right my local galls 10%). Both have been treated with iron at 2-3%.
On voit bien aussi les nuances différentes sur de la soie 20/2. j’aime bien l’aspect un peu violacé des galles de chêne à galles, même si je préfère utiliser les galles que je ramasse moi-même, en tout cas pour ma gamme de gris habituelle. Et on n’a pas besoin de les écraser violemment au marteau, ce qui peut cependant parfois être un bon moyen d’évacuer des tensions!!
You can also see the difference in tone on 20/2 silk. I like the purple hue given by the gall-oak galls, but I rather use the galls I gather myself, for my usual range of greys anyway. And they don’t need to be violently crushed with a hammer, although that can be a good thing when you have to let go of some pressure!!
Encore une preuve qu’une recette n’est qu’une recette et que le résultat dépend toujours des spécificités de la matière première tinctoriale qu’on utilise! Beaucoup de « recettes de teinture aux galles » ne précisent pas quel type de galles. Et ce ne sont pas les deux seuls types de galles de chêne qui existent… J’ai commencé à teindre avec des galles il y a longtemps avec des recettes adaptées aux galles de chêne à galles avant de créer les miennes, adaptées aux galles de mon environnement. Et vous, quelles nuances de gris préférez-vous?
Anther proof that a dyeing recipe is only a recipe and that the result is strongly dependant on the specifics of the dyeing matter used! A lot of « oak gall dyeing recipes » don’t mention the type of galls. And there are many other type of galls around… When I started dyeing with galls quite a while ago, I first used the recipes given for the « classical » oak galls, before making new ones, adapted to the galls I have close by. Which shade of grey do you prefer?
So beautiful!!! Thank you for sharing.
Colleen NE Calif. USA
Me again. Have you ever tried cauliflower galls? I have them on my Popular trees. The name is from the appearance. I can send you a picture if you would like. They are not good for the tree so it would nice to find a use for them. I have been collecting them just in case I get a chance to use them, but actually I don’t know how.
Colleen in NE Calif. USA
Hi Colleen! no I haven’t, they don’t grow in my parts I think. You can always try to dye with them: crush them, boil them, let it rest a night and then filter. The obtained dyebath should be colored, you can try to put some fibers in there to see if any color comes out! 🙂
Regards, Micky
Hi Colleen, Did you try to use the cauliflower galls?
Hello!
no, I haven’t, I don’t have them much around my place! But they should contain tannins as well.
Merveilleux rendu sur la soie!!! vous êtes une magicienne de la teinture!!-lol-
C’est sublime !!
Je suis toujours admirative de toutes ces alchimies ! Tes petites bobines de soie dorées et argentées sont à craquer. Bonne continuation.
C’est en effet très indécent comme photos tout ça ^^ Pour ta question sur les gris, j’avoue que j’aime vraiment les deux coloris. Celui des galles de Q. infectoria me fait plus penser à du gris ardoise, celui de tes galles locales est plus du « vrai gris » en quelque sorte… Je ne les assortirais pas de même manière en tissage avec d’autres couleurs, par exemple.
Dans tous les cas c’est super intéressant de voir ces différences entre variétés de galles (ça me rappelle deux récoltes de bruyère commune que j’avais faites, l’une sur une falaise en bord de mer, l’autre à l’intérieur des terres ; la première avait une odeur et un goût de sel bien plus prononcé que la seconde – ce qui est logique, mais m’avait beaucoup surprise à l’époque).
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